Carnet de route

Ubaye

Le 22/07/2022 par Capezzali Jean-pierre

Ubaye.

Le projet initial était le Queyras et le refuge de la Blanche…

Surfréquentation, difficultés de réservation, on cherche un plan B, le refuge de Larche nous réserve in extrémis ses toutes dernières places.

Les objectifs seront les deux grands classiques de la vallée, Tête de Moise 3104 et Meyna 3067.

Samedi 04h30, petit déjeuner rapide et direction le col de Larche. Sympathique fraicheur sur le GR en direction du col de Feuillas, nous refaisons le monde d’un pas allègre sans trop de vigilance sur l’itinéraire, déjà le pied du cône d’éboulis ?? ... Pénible éboulis, d’autant plus pénible qu’il n’est pas le bon, l’inattention a un prix et nous allons le payer au grand désenchantement de tous. Notre départ matinal a un deuxième avantage, permettre d’absorber le retard de cette « bourde topo » sans remettre le projet en cause.

Le « bon » éboulis est au moins aussi pénible que le précédent, les couloirs qui lui font suite le sont tout autant, terrain détritique propice aux glissades et chutes de pierres sous la chaleur qui monte malgré un petit courant d’air d’altitude bienvenu.

Enfin la brèche et son passage clé, un dièdre couché aux prises couvertes de gravillons, au-dessus un mur dans lequel pendouille un rappel  visiblement coincé et abandonné…

Je tente vainement de récupérer cette corde en excellent état, non pour récupérer un bien « mal acquis » mais pour pallier ma deuxième erreur du jour, n’avoir pris qu’une corde et non deux…

Je rejoins mes compagnons impatients et déçus de faire demi-tour à un jet de pierre du sommet.

Nous dévalons au mieux la suite de pentes et couloirs, toujours aussi désagréables, pour rejoindre les bords du lac de l’Oronaye où la baignade compensera (peut-être) la déception d’un sommet raté de peu, mais raté quand même… Méa culpa !

Dimanche 04h30, départ du refuge au jour naissant sous le regard impassible de la batterie de Viraysse qui nous attend de pied ferme 1000 m plus haut.

Où est ce fichu panneau ? Entre erreur involontaire et volontaire le choix est vite fait…

Je marche à vue hors itinéraire pour retrouver le sentier que je sais plus haut, « l’azimut brutal » au réveil n’est pas du goût de tout le monde… J’accélère le pas, pressé de rassurer sur la justesse de la décision et d’échapper aux sourds reproches qui montent anonymement de la petite colonne.

La pause sur le col de Viraysse, après trois heures d’échauffement tranquille avant le vif du sujet. Manger, boire, s’équiper, le « pipi de la peur » et c’est parti…

Aujourd’hui tout est en place, le topo est précis, les points caractéristiques se succèdent, à commencer par la fissure diagonale qui marque le « début des difficultés » le plaisir de trouver sa route de cairn en trace de passage sur un terrain stable.

Jamais difficile, le parcours requiert tout de même un minimum de vigilance, car par moment le faux pas est tout sauf gratuit. Nous venons buter sur l’arête, un petit couloir offre ses services, je lui préfère une traversée et une courte escalade sur des dalles couchées et gravillonneuses. Un bloc ceinturé d’un anneau confirme la proximité du sommet que quittent rapidement trois bouquetins, privilège du premier, je suis le seul à pouvoir contempler leur agilité.

Environ 10h30. Les filles s’extasient sur le magnifique tour d’horizon pendant que nous préparons le rappel qui va nous éviter les dalles faciles mais piégeuses.

Nous plongeons dans la descente, quel contraste avec la Tête de Moise de la veille, déjà le rappel final…

Le col de Viraysse pour les agapes, puis la visite des terrasses de la batterie que nous avons prise de haute lutte dans un combat avec les barbelés qui la défendent.

1000m sous notre balcon, le refuge et sa collection de bières… Il est temps de presser le pas pour échapper à l’orage qui ne menace en rien, mais motive la descente rapide vers la douche.

Superbe sommet, magnifique tour d’horizon.  La Meyna, une sortie à pérenniser sur l’agenda du club.

Merci à mes complices pour ces deux journées.

JPC.